La création de richesses (PIB) est à l’origine de la distribution de revenus aux agents. Ces revenus rendent possible la satisfaction de leurs besoins individuels et collectifs par la consommation.
La création de richesses se mesure par un indicateur : le PIB, résultat comptable de l’activité de production. Sa variation est un indicateur de la croissance économique qui permet d’élever le niveau de vie matériel moyen des populations.
La mesure de la richesse produite
La création de richesses au niveau d’un agent économique producteur se mesure par la valeur ajoutée. Pour une entreprise, la valeur ajoutée correspond à la valeur de la production de cette entreprise diminuée des consommations intermédiaires (c’est-à-dire tout ce qui a été utilisé/absorbé pour produire).
La création de richesses produite dans un pays est mesurée par le produit intérieur brut (PIB). Le PIB fournit des indications utiles sur l’activité d’un pays et, de ce point de vue, il est un indicateur de sa puissance économique.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur de la richesse produite par un pays
La richesse en B&S créée en 1 année dans un pays est mesurée par le PIB
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées. On ne fait pas la somme des CA, mais celle des VA pour éviter de comptabiliser deux ou plusieurs fois certaines productions qui ne sont que consommations intermédiaires (CI).
Vidéo : Comment mesure-t-on le Produit Intérieur Brut ?
La production de biens et services comprend une part marchande et une part non marchande :
PIB= PIB marchand + PIB non marchand
- La production marchande porte sur l’ensemble de B&S destinés à être vendus sur le marché à un prix supérieur au CUP (coût de production unitaire). On écarte donc les productions sans valeur monétaire (loisir gratuit, travail domestique, etc.).
- La production non marchande concernent les services gratuits ou échangés contre une valeur inférieure à leurs coûts de production (à un prix < à 500/0 de leur CPU). Il s’agit notamment des services collectifs mis à la disposition de toute la population par les administrations publiques. Ils sont évalués à leur coût de revient.
Pour réaliser des comparaisons pertinentes :
Comparaisons dans le temps : il vaut mieux mesurer le PIB en euros constants (en volume) que le PIB en euros courants (en valeur).
Le PIB étant recueilli aux prix courants ou nominaux, il est impossible de comparer deux périodes sans procéder à une correction pour tenir compte de l’inflation, laquelle fait s’accroître le PIB sans qu’il y ait réellement création de richesses.
Pour passer des données nominales de PIB (en valeur) aux données réelles (en volume), il convient de rapporter les données de PIB en valeur à l’indice de prix de l’année de référence. La formule utilisée est la suivante:
Les données les plus fiables pour faire une comparaison sont celles données en monnaie constante. Elles permettent de supprimer la croissance artificielle qui ne résulte que de la hausse des prix.
Comparaisons dans l’espace: il faut calculer le PIB en PPA
Lorsque l’on veut faire des comparaisons internationales, il faut convertir la valeur du PIB des pays en une monnaie commune de référence. La monnaie couramment utilisé est le dollard américain.
Les économistes calculent un taux de change estimé en parité de pouvoir d’achat (PPA).
Le taux de change en PPA est le taux auquel la monnaie d’un pays devrait être convertie dans celle d’un autre pays pour acheter la même quantité de biens et de services dans chacun. La PPA reflète ce qu’on peut vraiment acheter dans un pays donné, en incluant le niveau de vie : un café a alors la même valeur à Paris, qu’à Londres, New York ou Pékin. Le PIB PPA est un PIB qui supprime les différences de pouvoir d’achat entre pays.
Dans l’Union européenne, l’organisme statistique chargé de ce calcul utilise le terme standards de pouvoir d’achat. (SPA).
Le calcul du PIB présente plusieurs intérêts
- Le PIB/ hbt sert à mesurer l’amélioration du niveau de vie
- Il sert à suivre l’état de santé de l’économie d’un pays pour adapter la politique économique en conséquence.
- il sert aux entreprises pour prendre les décisions adaptées
Mais le PIB est un indicateur imparfait
- Le PIB n’est pas un indicateur du bien-être d’une population : il n’est que quantitatif. Or, la notion de bien-être est en réalité complexe et renvoie à des concepts de prospérité, de santé et même de bonheur qui le rendent difficilement chiffrables.
- Il ne mesure qu’une partie de la richesse effectivement produite. Toute l’activité productive n’est pas prise en compte dans le PIB. Le travail non rémunéré (travail domestique ou bénévole) n’est pas pris en compte, tandis que les activités non déclarées font seulement l’objet d’une évaluation, qui est sujette à caution. Enfin, le PIB ne tient pas compte des externalités positives et négatives. Par ex., une pollution va créer des dommages dont la réparation va faire augmenter le PIB. Autre exemple, il compte comme un supplément de richesses l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables.
« le début de la fin » alternative économique
La croissance du PIB indique qu’il y a croissance économique
Croissance économique
La croissance est l’augmentation soutenue, pendant une longue période, de la production de richesses d’un pays. C’est donc un indicateur de la richesse créée sur le LT.
La croissance est mesurée par un indicateur statistique : le taux de croissance. Celui-ci est la variation du PIB d’une année sur l’autre.
Le taux de croissance n ‘est pas régulier dans le temps
Des périodes de forte croissance alternent avec des périodes de croissance ralentie et parfois même avec des épisodes de récession. Exemple de la France :
- la forte croissance des Trente Glorieuses
Entre 1960 et 1973, le rythme de croissance du PIB en volume dépasse les 5% en volume.
Une hausse du PIB réel est censée indiquer que l’économie va bien. La croissance vigoureuse du PIB permet les créations d’emplois et la distribution de revenus. La population dispose a priori d’une richesse plus importante à se partager.
- Le retournement de tendance depuis les chocs pétroliers
La croissance économique est plus faible (moyenne annuelle de 2 % environ), le chômage de masse apparaît.
- La récession (courant 2008-2009) suivant d’une croissance faible (2010-2015)
Après quelques années de croissance exceptionnelle du PIB réel, notamment dans les grands pays émergents et aux États-Unis, la crise financière dite des « subprimes » a contaminé l’économie réelle et provoqué l’entrée en récession des économies des pays développés, notamment la France, avec une remontée brutale du chômage.
La contribution des services marchands à la croissance est de loin la plus forte
La part de chaque secteur dans le PIB a évolué. L’industrie contribue beaucoup plus modestement à la création de richesse : l’économie française est une économie de services (plus de 75 % des emplois et de la valeur ajoutée), autrement dit c’est une économie qui s’est tertiarisée. Notre économie est de moins en moins industrielle (désindustrialisation).
Constats :
- l’industrie française a perdu 1,5 million d’emplois en 25 ans
- la part de l’industrie dans la VA (richesse créée) totale est passée de 29 % en 1980 à près de 140/0 en 2015.
- le solde commercial industriel est globalement très négatif dans de nombreuses branches : textile, habillement, cuir et chaussures, jouets et biens de consommation en général.
Plusieurs raisons :
1- La désindustrialisation des pays développés, y compris la France, est d’abord le signe d’un développement économique réussi
- L’industrie réalise des gains de productivité élevés qui permettent de libérer une part de la main-d’œuvre pour travailler dans les services.
- De plus, la structure de la consommation des ménages évolue avec la progression du niveau de vie moyen. Nous consommons relativement de plus en plus de services (transport, santé, loisirs…).
2- Plusieurs phénomènes concourent à accélérer la tertiarisation de l’économie
- Dans le cadre des stratégies d’externalisation, pour se recentrer sur leur cœur de métier, les firmes sous-traitent de plus en plus souvent des activités qu’elles réalisaient elles-mêmes auparavant, notamment les activités de services (nettoyage industriel, comptabilité, recrutement, service informatique, etc.).
- Le recours massif au travail intérimaire dans l’industrie se traduit aussi par un achat de service d’une entreprise à une autre.
3- Les mutations industrielles s’accélèrent toutefois dans le contexte de l’ouverture des économies et d’une concurrence plus vive.
- Les entreprises industrielles exposées à la concurrence internationale (et soumise à la pression de leurs actionnaires) réalisent des investissements de modernisation (intégrant du progrès technique) pour améliorer leur productivité, maintenir leur compétitivité-prix et leur profitabilité.
- La concurrence internationale conduit à une DIPP. Les entreprises optent pour des stratégies de délocalisation de la production intensive en main-d’oeuvre peu qualifiée. Le phénomène est particulièrement préoccupant dans les secteurs du textile, de l’habillement ou de la chaussure, mais également dans l’électronique grand public.
La croissance économique permet d’améliorer le niveau de vie
A quoi cela sert-il de produire ? Quels sont les effets attendus de la croissance ?
La production a plusieurs finalités : distribuer des revenus, et utiliser ceux-ci à consommer et épargner. Ainsi, la création de richesses permet la distribution de revenus aux agents économiques et la satisfaction de leurs besoins individuels et collectifs par la consommation.
Comment mesure-t-on le niveau de vie ?
Les économistes ont l’habitude d’estimer le niveau de vie des pays par le PIB/habitant (=PIB/tête) lequel se traduit par un accroissement du revenu national par habitant (RN/tête).
Le niveau de vie d’une population dépend du revenu disponible pour la consommation. Pour l’INSEE le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Il est donc identique pour tous les individus d’un même ménage. L’INSEE attribue I UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autrespersonnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.
Lorsque la richesse nationale progresse plus vite que la population, le PIB/tête et le Revenu/tête peuvent progresser. La forte croissance de l’économie française pendant les Trente glorieuses a ainsi permis un accroissement rapide du PIB par habitant et du revenu réel moyen des Français. Les économies émergentes comme la Chine ou le Brésil ont connu au cours des dernières décennies des rythmes de croissance annuelle permettant une amélioration du niveau de vie de la population, mais celui-ci dépend aussi du rythme de croissance démographique.
Par exemple, selon le FMI, si l’on prend en compte le PIB exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA), la Chine s’imposera comme la première puissance économique mondiale en 2016, avec un PIB de 20 986 milliards de dollars. Pour la troisième année consécutive, elle dépassera les Etats-Unis, dont le PIB en PPA s’élèvera à 18 698 milliards de dollars en 2016. Alors qu’elle n’est que la 2ème puissance en PD courant et que son niveau de vie est très inférieur à celui des Américains (énorme population).
La croissance s’accompagne d’un niveau de consommation plus élevé
Les ménages utilisent leur revenu disponible, d’une part, dans des dépenses de consommation et, d’autre part, pour épargner. La croissance économique est inséparable de l’avènement de sociétés de consommation de masse et a généré une transformation radicale de nos modes de vie.
La croissance permet de satisfaire davantage de besoins humains
Le volume et la diversité des besoins satisfaits sont aujourd’hui sans commune mesure avec ce qu’ils pouvaient être jadis. Comme le montre la croissance des taux d’équipement des ménages français entre les années 1950 et 1980, des produits rares et coûteux réservés à une petite partie de la population se sont banalisés (une élite seulement pouvait circuler en automobile au début du 200 siècle, même chose pour le téléphone ou la radio).
- Distinction classique entre les besoins « indispensables » absolument nécessaires à la survie : se loger, boire, manger, se protéger du climat… et les besoins « superflus » conditionnés davantage par des envies et des modes de vie (voyager, se cultiver, suivre la mode…)
La croissance modifie la structure de la consommation des ménages
La croissance entraîne une élévation du revenu et fait évoluer la structure de la consommation des ménages.
L’étude des coefficients budgétaires des ménages montrent cette évolution de la structure de la consommation dans le temps. Si nous consacrons une part plus faible de notre budget à nous alimenter, c’est que notre revenu a augmenté. (ATTENTION, c’est la part en % du revenu consacré à l’alimentation qui diminue. Cela ne veut absolument pas dire que nous mangeons moins ou que nous dépensons moins pour manger !)
La consommation qui s’est développée depuis n’est pas uniquement marchande. Dans une certaine mesure, la croissance a aussi été employée pour satisfaire des besoins collectifs (éducation, services de santé, équipements autoroutiers, etc.). Les individus sont ainsi davantage protégés des risques de la vie. L’évolution en matière de couverture sanitaire est impressionnante. En 1968, on comptait 118 médecins pour 100 000 habitants, on en dénombre aujourd’hui 337. Les dépenses de santé, n’ont cessé d’augmenter, elles représentent 12% du PIB en 2014 (dépenses publiques et privées).
La croissance permet aux ménages de se constituer un patrimoine
La hausse du revenu réel permet aussi aux ménages d’épargner d’avantage. L’épargne est définie comme la part du revenu des ménages qui n’est pas consacrée immédiatement à la satisfaction d’un besoin mais qui est mise en réserve en vue d’une dépense future. Les raisons d’épargner sont variées: mettre de côté des liquidités en vue d’un achat futur, se protéger contre les aléas de l’existence, se constituer un patrimoine…
Le patrimoine est l’ensemble des biens mobiliers et immobiliers d’une personne.