Lors de l’épreuve d’économie-droit, il te sera primordiale de connaitre les grandes théorie économique ainsi que le nom de leur auteur. Rien de mieux pour faire bonne impression au correcteur !
Voici donc la liste de tous les auteurs vus durant les deux années de BTS AM.
Akerlof (1940 – …)
George Akerlof est un économiste américain. Ses travaux sur l’analyse des imperfections de marché ont été récompensés par le prix Nobel d’Economie 2001.
Il montrent que le modèle de concurrence pure et parfaite (modèle standard de la théorie économique), qui suppose notamment que l’information des agents est elle-même parfaite, est une approximation très éloignée de la réalité.
Les asymétries d’information
Akerlof a consacré une large partie de sa recherche sur les imperfections de marché au problème des asymétries d’information. L’asymétrie d’information est chose courante sur les marchés. Elle implique qu’un des participants à l’échange dispose d’une information « privée », qu’il cache à l’autre partie. A titre d’exemple, on peut penser à l’emprunteur qui connaît mieux que son prêteur sa capacité de remboursement ou au titulaire d’une police d’assurance qui connaît mieux que son assureur ses risques potentiels…
Akerlof, quant à lui, privilégie l’exemple du marché des voitures d’occasion (lemons en anglais), marché sur lequel le vendeur connaît mieux que l’acheteur la qualité de sa voiture. Publié en 1970, son travail (paru sous le titre « Le marché des voitures d’occasion : incertitude sur la qualité et mécanisme de marché ») est inspiré par le questionnement suivant : pourquoi une voiture à peine utilisée subit une décote importante sur le marché de l’occasion ?
Il montre que pour se prémunir des vices cachés de véhicules de mauvaise qualité, les acheteurs intéressés proposent des prix délibérément faibles. Insatisfaits par les prix proposés, les vendeurs de véhicules de bonne qualité quittent le marché, ne laissant alors disponibles à la vente que des produits de mauvaise qualité. Un phénomène de « sélection adverse » (ou « antisélection ») est donc à l’œuvre : les voitures de piètre qualité chassent du marché les bonnes voitures. L’asymétrie d’information conduit ainsi à un équilibre inefficace.
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Ricardo (1772 – 1823)
David Ricardo est un économiste anglais du XIXe siècle. Il a également été agent de change et député. Il est considéré comme l’un des économistes les plus influents de l’école classique.
Théorie de l’avantage comparatif
David Ricardo a montré que tous les pays, même les moins compétitifs, trouvent dans certaines conditions théoriques, un intérêt à rentrer dans le jeu du commerce international en se spécialisant dans la production où ils détiennent l’avantage relatif le plus important ou le désavantage relatif le moins lourd de conséquences.
Ricardo développe l‘exemple des échanges de vin et de drap entre l’Angleterre et le Portugal. Avec un nombre d’heures de travail donné, le Portugal produit 20 mètres de drap et 300 litres de vin tandis que l’Angleterre produit 10 mètres de drap et 100 litres de vin. L’Angleterre est donc désavantagée dans les deux productions. Ricardo montre pourtant que l’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans la production de drap, où elle possède un avantage relatif, car avec 10 mètres de drap, elle obtiendra 150 litres de vin portugais (contre 100 chez elle). À l’inverse, le Portugal devra se spécialiser dans la production vinicole puisque l’échange avec l’Angleterre de 300 litres de vin portugais lui permettra d’obtenir 30 mètres de drap anglais au lieu de 20 mètres de drap portugais. L’Angleterre a un avantage comparatif dans la production de drap alors que le Portugal possède un avantage absolu.
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La théorie HOS
(Hecksher Eli, Ohlin Bertil, Samuelson Paul A., Stolper Wolfgang)
Dans le théorème HOS (ou Allocation optimale des ressources par l’échange), chacun doit se spécialiser dans la production pour laquelle il possède une meilleure dotation en facteurs (capital, travail, ressources…). La conclusion est encore plus forte que celle de Ricardo (avantages comparatifs) : les pays pauvres n’ont d’autres choix que de se concentrer aux productions de main-d’oeuvre.
Exemple : Les biens produits en Chine, pays qui possède une importante force de travail, sont le reflet de l’intensité du facteur travail tandis que les machines produites en Allemagne, par exemple, reflètent l’intensité du capital en terme d’utilisation de facteurs.
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Krugman (1953 – …)
Paul Krugman met en avant le fait qu’il manque des éléments dans la théorie de l’avantage comparatif qui sont les rendements d’échelle croissants et la concurrence imparfaite.
Il part du principe que les grandes sociétés possèdent un avantage démesuré sur les petites sociétés, en l’occurrence les économies d’échelles. Les économies d’échelles permettent à ces grandes structures de produire à un coût unitaire bien moins élevé.
Il en arrive à la conclusion que les premiers arrivés sur le marché sont avantagés. Les rendements croissants qui découlent de cette position mènent à une situation de monopole ou d’oligopole sur le marché, créant des barrières à l’entrée pour les nouveaux arrivants. Plus les sociétés sont grosses, plus elles réalisent des économies d’échelles importantes, plus il est difficile pour des nouveaux arrivants d’être concurrentiels.
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Amartya Sen (1933 – …)
La contribution révolutionnaire de Sen à l’économie du développement et aux indicateurs sociaux se trouve dans le concept de « capabilités ». Il défend l’idée que les gouvernements devraient faire attention à la capabilité concrète des citoyens. Le développement du haut vers le bas l’emportera sur les droits de l’homme aussi longtemps que la définition des termes restera floue (le droit est-il quelque chose qui doit être donné ou quelque chose qui ne peut simplement pas être enlevé ?).
Par exemple, aux États-Unis, les citoyens ont un droit potentiel de vote. Pour Sen, ce concept est complètement vide. Pour que les citoyens aient la capacité de voter, ils doivent d’abord avoir des « réalisations ». Ces modes de fonctionnement sont divers et variés : larges comme l’accès à l’éducation, ou plus spécifiques comme le transport jusqu’au bureau de vote. C’est seulement quand de telles barrières sont levées qu’on peut dire que le citoyen agit véritablement par choix personnel. C’est à chaque société de faire une liste des capabilités minimales garanties par cette société.
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Schumpeter (1883 – 1950)
Pour l’autrichien Schumpeter, l’évolution est matérialisée par des cycles dont la source est l’innovation. Celle-ci se produit par à-coups et se diffuse en grappes (où de multiples innovations se greffent sur une innovation majeure). L’innovation n’est pas seulement du progrès technique, il en distingue cinq types:
- fabrication d’un nouveau produit (ex: apparition de l’automobile)
- nouvelle méthode de production (ex: passage d’une fabrication artisanale à industrielle)
- nouveaux débouchés (ex: nouveaux marchés, nouveaux besoins de consommation)
- nouvelle source de matières premières (ex: utilisation du pétrole au lieu du charbon)
- nouvelle organisation du travail (ex: OST)
Ces cycles s’accompagnent d’une destruction créatrice (l’ancien est remplacé par le nouveau mais aussi les plus faibles sont éliminés par les plus forts…) qui est, au bout du compte, bénéfique à la croissance.
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Solow (1924 – …)
Solow considère un monde à un seul bien et un seul agent (la « communauté »), ne connaissant ni chômage, ni dysfonctionnements. Dans ce monde, la production ne dépend que de deux facteurs, le travail et le capital.
Dans le modèle de Solow, l’augmentation des facteurs de production (travail et capital) explique une part de la croissance. C’est donc parce qu’il y a une augmentation de la population (facteur travail) et des investissements (facteur capital), qu’il y a de la croissance. Toutefois, la plus grande part de la croissance n’est pas expliquée par ces deux facteurs, mais est due à un « facteur résiduel ». Il s’agit du progrès technique, dont on ne connaît pas vraiment l’origine (certains disent que c’est un facteur « tombé du ciel »). Les causes de la croissance (augmentation de la population et progrès technique) sont donc exogènes: le modèle n’explique pas leur origine.
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Romer, Lucas, Barro
Cette théorie a pour objet de définir les sources de la croissance économique. Elle est apparue en réponses aux modèles de Solow de la croissance exogène fondant la croissance sur le progrès technique sans expliquer sa provenance.
L’innovation, source de croissance
Les théoriciens de la croissance endogène voit en l’innovation et le progrès technique comme les sources de la croissance endogène. Cette dernière est influencée par quatre capitaux principaux :
- technologique : Ce dernier fait référence à l’innovation et au progrès technique. Il est au cœur de la croissance.
- physique : Ce dernier se définit comme étant les stratégies des entreprises pour incorporer le capital technologique.
- humain : Ce dernier regroupe l’ensemble des savoirs et des savoir-faire incorporé par les travailleurs.
- public : Le capital public représente l’action de l’État dans l’économie.
In fine, ces penseurs américains voient l’innovation comme l’explication du « résidu » de Solow. Pour cela, le capital public doit inciter une expansion du capital technologique par ces politiques fiscales et éducatives. Par ailleurs, le capital physique doit incorporer le capital technologique dans les processus de production.
Le rôle de l’État réhabilité
Bien qu’établi par des économistes libéraux proches des idées de la doxa économique, cette théorie réhabilite le rôle de l’État dans l’économie.
Selon les tenants de cette théorie, l’État est nécessaire puisqu’il participe à la production des savoirs et des savoir-faire d’une part grâce à l’éducation puis d’autre part grâce au financement de la santé permettant de conserver une population en bonne santé et donc efficace. Il est également l’institution permettant aux marchés de se développer.
Vers la croissance endogène verte ?
Cette théorie développé à la fin du XXè siècle se situe toujours dans le paradigme de la croissance et de l’augmentation du volume de production. Toutefois, elle peut être adaptée à l’innovation verte afin de lier l’augmentation du volume de production et la protection des ressources naturelles.
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Keynes (1883 – 1946)
Le multiplicateur keynésien ou multiplicateur d’investissement est une théorie développée par John Maynard Keynes s’inspirant du « multiplicateur de l’emploi » de l’économiste anglais Richard Kahn dans un article intitulé. L’idée est la suivante :
“si la propension à consommer dans les diverses circonstances imaginables (ainsi que quelques autres conditions) est prise comme donnée et si l’on suppose que l’autorité monétaire ou une autre autorité publique prenne des mesures en vue de favoriser ou de contrarier l’investissement, la variation du volume de l’emploi sera une fonction de la variation nette du montant de l’investissement”.
Les keynésiens le définissent comme le rapport entre une variation des dépenses publiques et la variation consécutive du revenu global. C’est l’un des soubassements idéologiques des politiques de relance financées par l’emprunt.
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Laffer (1940 – …)
La courbe de Laffer est une modélisation économique développée par des économistes de l’offre, en particulier Arthur Laffer, fondée sur l’idée que la relation positive entre croissance du taux d’imposition et croissance des recettes de l’État (l’État étant défini au sens large, c’est-à-dire que le terme représente ici toutes les administrations publiques) s’inverse lorsque le taux d’imposition devient trop élevé.
Lorsque les prélèvements obligatoires sont déjà élevés, une augmentation de l’impôt conduirait alors à une baisse des recettes de l’État, parce que les agents économiques sur-taxés seraient incités à moins travailler (cela ne vaut plus la peine de travailler si la progression des gains issus du travail diminue pour une unité supplémentaire de travail effectué).
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