Dans notre vie quotidienne, nous sommes amenés à utiliser, à consommer des biens et des services qui ont été fabriqués par d’autres personnes car il nous est impossible de les produire tous. L’échange va nous permettre de nous procurer, grâce à notre revenu, les biens et les services nécessaires à la satisfaction de nos besoins, sur différent marché. En cela, l’échange volontaire améliore notre bien-être comme celui des autres participants car il est plus efficace de répartir les tâches, de diviser le travail en fonction de la spécialisation de chacun (sur le marché).

Le marché

Le marché: lieu ou se rencontrent les offres de vendeurs (ou offreurs) et les demandes d’acheteurs (ou demandeurs) afin de réaliser des échanges.

Il existe plusieurs catégories de marchés. Suivant l’objet de l’échange, on peut distinguer les marchés:

  • des biens et des services
  • du travail
  • des capitaux

Suivant le cadre géographique de l’échange, les marchés peuvent être:

  • locaux
  • nationaux
  • européens
  • mondiaux

Les échanges se négocient à un certain prix: le prix de marché. Dans une économie de marchés concurrentiels, les offreurs et les demandeurs de biens et services, de travail, ou de capitaux se confrontent pour déterminer les conditions de leur échange. Il en découle la détermination d’un prix de marché, information essentielle qui contribue à assurer la coordination de multiples décisions économiques.

Comment le prix influence-t-il la décision économique des agents?

Le prix du marché: vecteur d’information, indicateur de rareté

Dans une situation de concurrence, le prix du marché est une information exogène qui s’impose aux acteurs. Le prix du marché donne des informations aux intervenants sur le marché, sur la rareté ou l’abondance des produits.

Exemple d’informations délivrées par un prix du marché faible:

  • présence de nombreux offreurs sur le marché
  • volume de production globale important mis en vente
  • désintérêt du consommateur pour le produit

Exemple d’information délivrées par un prix du marché élevé:

  • pénurie de l’offre
  • présence de nombreux autres demandeurs sur le marché
  • offre d’un produit de qualité

La variation du prix pilote les actions des offreurs et demandeurs: le prix est une variable d’ajustement de l’offre et la demande

Le prix peut influencer la décision des agents de produire ou d’acheter.  La flexibilité des prix à la hausse ou à la baisse permet la convergence du niveau de l’offre avec le niveau de demande pour atteindre un prix d’équilibre. C’est la loi de l’offre et de la demande.

La demande est une fonction décroissante prix marché : plus le prix d’un produit s’élève, moins la demande sera forte. Cependant, la demande est plus ou moins sensible à la variation du prix (notion d’élasticité-prix, notée e/p). Une demande élastique est une demande très sensible à la variation du prix. Au contraire si elle n’est pas sensible aux variations du prix, la demande est rigide. 

Par ex. en ce moment, il apparaît qu’il faut augmenter fortement le prix des cigarettes (de l’ordre de 10%) pour faire baisser la demande de cigarettes. On peut en déduire que la demande de tabac est assez rigide, ou peu sensible à la variation du prix. 

L’Offre est une fonction croissante du prix : plus le prix de vente s’élève, plus il y aura d’offre proposée à ce prix-là. 

courbe de l'offre et la demande, marché

A un instant donné, la confrontation de l’offre et de la demande permet la fixation d’un prix (cf. graphique ci-dessus). Mais, les prix de marché ne sont jamais figés puisque les niveaux d’offre et de demande varient dans le temps. Les variations de l’offre (suite à l’arrivée ou la disparition d’un nouveau concurrent : cas de Free sur le marché de la téléphonie mobile, par exemple) et/ou de la demande (suite à l’accroissement ou à la réduction de la taille de la population, par exemple) impliquent directement une variation du prix d’équilibre. Les causes de variations de l’offre et la demande sont multiples La variation du prix permet d’ajuster constamment l’offre et la demande. 

 Influence des décisions des agents économiques par le prix (producteur, consommateur ou investisseur)

Il les conduit à optimiser leurs décisions grâce à une analyse coût-avantage-risque. Cette analyse intègre les anticipations des agents économiques, car le prix actuel n’est pas forcément le prix de demain. Les échanges dépendent donc des prix actuels, mais aussi des prix anticipés.

Pour comprendre où est leur intérêt, les agents font des calculs économiques. Ils font des anticipations afin d’optimiser leurs décisions.  

  •  Analyse coût-avantage-risque du producteur : 

Le niveau des prix peut pousser des entreprises à modifier leurs choix de production et d’ investissement : par exemple, réduire ou abandonner la production d’un bien, lancer un nouveau produit, geler un programme d’ investissement… 

Ainsi, une action qui engendre une espérance de gains supérieure à l’investissement initial sera réalisée. La difficulté est de bien anticiper. 

Le producteur doit prendre des risques, car il peut devoir affronter : 

L’augmentation de ses coûts de production (choc pétrolier, choc sur les matières premières.. .) 

La modification de l’environnement juridique (nouvelle législation fiscale, nouvelle législation renchérissant le coût du travail. ..) ; 

Dans un univers incertain, la prise de décision est parfois un pari sur l’ avenir. 

  • Analyse coût-avantage-risque de l’investisseur : 

Un investisseur financier peut craindre l’effondrement du cours de l’actif, une faillite (ex. Lemmon Brothers en 2008), une forte inflation . . . Il en est de même pour l’investisseur immobilier. 

En fonction de son degré d’aversion pour le risque, l’ investisseur procédera à un arbitrage entre les différents produits financiers. Il peut aussi se protéger contre le risque en diversifiant son portefeuille d’ actifs. 

  • Analyse coût-avantage-risque du consommateur : 

Le niveau des prix pèse aussi sur les décisions des consommateurs. Ils doivent eux aussi effectuer des anticipations. 

Mais leurs décisions peuvent être sanctionnées par le marché : 

Baisse de prix future du bien acheté aujourd’hui. Dépréciation rapide de l’ achat… 

Cette analyse économique est à la base des décisions économiques donc des choix ou arbitrages réalisés par les différents agents (sur tous les marchés). 

Les fonctions du marché

Permettre l’échange 

Notre système économique est complexe. Il y règne la division du travail, et son corollaire la spécialisation. Pour être plus efficace, chaque agent économique se spécialise dans une fonction, une activité. Il y a donc une Division du Travail. Il peut même exister une spécialisation internationale (cf. le chapitre de management sur les stratégies globales). 

Les échanges naissent de cette spécialisation. En effet, l’échange permet d’obtenir des autres ce que nous n’avons pas mais qu’eux ont produits. Ils se réalisent sur le(s) marché(s) ; nous sommes une économie de marché. 

Conduire à un optimum économique sous certaines conditions : 

Sur le marché, chaque acteur du marché agit en fonction de ses propres intérêts. Les entreprises se font concurrence. Cette concurrence est indispensable pour que le marché soit efficace. Elle remet en cause en permanence les avantages acquis par certains sur le marché et rend ainsi l’économie plus dynamique. La concurrence est un aiguillon qui stimule l’innovation porteuse de croissance économique (cf. fiche auteur : Schumpeter). La loi du marché sanctionne ceux qui sont moins performants ou trop coûteux, oriente l’offre vers la demande et réciproquement. 

Pour autant, le marché n’est pas synonyme d’absence de règles (loi du plus fort) 

Les classiques Pareto – Walras ont expliqué que le mécanisme d’ajustement par les prix permet à l’économie d’atteindre automatiquement l’équilibre. Le marché permet l’allocation optimale des ressources en biens, en travail, en capital. La loi du marché conduit à un optimum économique (pas de crise majeure ; pas de surproduction, situation de plein-emploi …), C’est le mécanisme de la « main invisible ». 

De façon plus récente, les nouvelles théories insistent sur la nécessité :

  • D’une véritable concurrence entre les offreurs : les entreprises doivent être suffisamment nombreuses pour qu’aucun offreur ne puisse influencer à lui tout seul le prix de marché. Les marchés ne doivent pas être sous la domination d’un seul (abus de position dominante) ou d’un groupe qui fait alliance (entente illicite), avec le risque que le prix se fixe alors au-dessus du prix d’équilibre. 
  • D’une confiance mutuelle entre les intervenants sur le marché. La défiance de l’offreur vis-à-vis de l’acheteur (peur du non-paiement, mauvaise foi) et inversement la défiance du demandeur vis-à-vis du vendeur (non-conformité du produit, non-livraison…) peuvent conduire à l’extrême à une absence de transaction. 

Ce qui suppose : 

Transparence et fiabilité de l’information :

les acheteurs doivent pouvoir accéder aux informations sur les prix, les produits, y compris produits substituables, pour pouvoir comparer les offres, et apprécier le risque pris. Les calculs économiques ne doivent pas être faussés. Dans le cas contraire on parle d’ « asymétrie d’ information » = l’ information est inégalement réparti entre les différents intervenants sur le marché.

Les marchés sont donc organisés et encadrés afin de protéger les agents qui s’y retrouvent. C’est ainsi que les marchés (du moins dans les économies développées) reposent sur des principes protecteurs qui se retrouvent en général dans la loi (droit de la consommation principalement) : le respect de la concurrence, la bonne exécution des contrats et l’accès à l’ information sont trois exemples de ce cadre institutionnel. 

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