a) Le rôle des banques
Pour financer leurs besoins économiques, les agents économiques recherchent des liquidités. Les ménages ont besoin de liquidités pour l’achat de leurs biens de consommation (voiture) ou encore l’immobilier (bâtiment). Les entreprises sont concernées par les dépenses d’investissements tels que des machines et autres équipements.
L’État doit lui aussi se procurer des ressources afin de pouvoir combler un déficit budgétaire en faisant appel au marché financier. Ces agents économiques financent leurs investissements en fonction de leurs possibilités. Les ménages utilisent leurs revenus ainsi que leur épargne et font appel aux crédits bancaires. Les entreprises font appel à l’autofinancement, aux crédits bancaires ou au marché financier.
b) Le financement bancaire
Le système bancaire et financier français est composé des établissements de crédit (Banques commerciales), des institutions financières spécialisées (crédit foncier) et d’autres institutions financières : entreprises d’investissements, organismes de placement de valeurs mobilières ou OPCM, sociétés d’investissement à capital variable (Sicav), etc.
La création de monnaie scripturale est une spécificité de l’activité bancaire. Seuls les établissements bancaires y sont autorisés. Elle s’effectue par un jeu d’écriture sur les comptes des clients de la banque (crédit-débit).
Lorsque les banques n’ont plus assez de liquidités pour faire face aux demandes de leurs clients, elles peuvent faire appel à la Banque de France qui va leur accorder des crédits en créant de la monnaie à partir de rien. Ces opérations se déroulent sur le marché interbancaire.
Le contrôle des établissements est assuré par des règles prudentielles qui encadrent l’activité bancaire et les marchés financiers, évitent les prises de risques trop importantes et les effets de contagion des crises.
Pour encadrer le crédit et limiter les risques pour les établissements bancaires, les autorités monétaires imposent un ratio de solvabilité. La BCE impose aussi aux banques la constitution de réserves obligatoires (RO). Les RO représentent environ 1% des crédits accordés dans la zone euro.
Le financement intermédié implique l’intervention d’un intermédiaire financier (banque). Son principe consiste à prendre les ressources des agents ayant une situation financière excédentaire, c’est-à-dire des capacités de financement, pour les prêter à ceux qui éprouvent des besoins financiers. Le crédit peut être accordé par les banques et les établissements de crédit spécialisés (crédit-bail). Il existe des crédits à court, moyen et long termes.
L’opération de crédit s’effectue à un taux d’intérêt en fonction du montant accordé, de la durée du crédit et des risques encourus par l’établissement financier. Ce taux représente le coût du crédit pour l’emprunteur. Lorsque le taux d’intérêt appliqué est inférieur au taux de rentabilité de l’investissement réalisé par l’entreprise, on parle d’effet de levier.
Très utilisé par les ménages, le financement intermédiaire est plutôt évité par les entreprises de par son coût (intérêts à payer) et les exigences bancaires (dossiers, garanties). Elles choisissent davantage le financement direct.
c) Le rôle du marché financier
Le marché des titres à long terme, ou marché financier, se déroule à la « Bourse » (NYSE Euronext) où l’on achète et où l’on vend des actions (titre de propriété sur une société de capitaux) et des obligations (titre représentatif d’un prêt accordé à une société). L’action résulte de la création d’une société ou d’une augmentation de capital.
Elle procure des dividendes et le droit de vote. Négociable de gré à gré ou sur le marché financier, elle n’est pas remboursée par la société. L’obligation est un titre de créance négociable, mise en vente à son prix nominal, qui représente un prêt à long terme. Elle produit des intérêts, puis est remboursée en totalité de façon échelonnée.
Depuis 2005, les sociétés cotées sont classées par ordre alphabétique (A, B, C) suivant leur capitalisation (Eurolist). Pour les PME existe une plateforme de transactions appelée Alternext. Seules les sociétés de capitaux sont introduites en Bourse. Cette procédure comporte certaines conditions (chiffre d’affaires, effectif, endettement, notoriété).
La cotation boursière comporte des avantages pour l’entreprise comme de faire appel à l’épargne publique nationale ou internationale lorsque sa taille financière lui interdit de couvrir ses investissements par l’autofinancement, par des prêts bancaires ou par la fortune personnelle des actionnaires, ainsi que d’assurer la mobilité du capital et l’augmenter. Par contre, les nouveaux actionnaires modifient les majorités en place.
L’existence du marché financier est déterminante pour assurer le financement des entreprises, il comprend un marché primaire, qui concerne l’émission des nouvelles actions et obligations mises en vente et un marché secondaire, qui concerne les de titres en Bourse. Sur le marché primaire, l’État (obligations assimilables du Trésor – OAT) et les entreprises (actions, obligations) satisfont leur demande de nouveaux capitaux par émission d’un emprunt ou par augmentation de capital.
Le marché constitue une source de financement à la condition que l’épargne disponible soit suffisamment abondante pour couvrir les titres émis, obligations et actions, et que les placements ainsi réalisés soient suffisamment rémunérateurs afin de devenir attractifs pour les épargnants.
Dans les faits, le marché primaire est tenu par les banques qui achètent les titres émis par les entreprises pour leurs clients, puis revendent les titres non achetés par leurs clients sur le marché secondaire qui constitue ce qu’on appelle la Bourse.
Le marché secondaire est un marché de l’occasion qui traduit la réalité boursière du moment par la quantité de titres échangés et la variation des cours (cotations). Elle s’effectue en France dans le cadre de l’indice boursier du CAC 40 (cotation assistée en continu).
L’économie financière, qui passe par les marchés financiers et par les institutions financières qui interviennent en permanence sur ces marchés, est de plus en plus souvent déconnectée de l’économie réelle. La spéculation, et non plus l’activité économique, devient la motivation principale des échanges, avec de gros risques de déstabilisation que la globalisation financière augmente.