Il n’existe pas de définition unique de la logique entrepreneuriale, mais on peut retenir la définition suivante : l’entrepreneuriat est l' »ensemble des activités et des démarches qu’impliquent la création et le développement d’une entreprise et plus généralement la création d’activité« . L’entrepreneuriat décrit donc ce que font les entrepreneurs car, à l’origine d’une entreprise, il y a toujours un individu doté d’un certain esprit d’entreprise et d’une volonté d’entreprendre.
Une fois le projet de création ou de reprise d’entreprise finalisé, l’entrepreneur va devoir endosser un nouveau rôle, celui de « manager », en quelque sorte un rôle de gestionnaire. Son objectif sera alors d’assurer la pérennité de son entreprise en adoptant une logique managériale de gestion des ressources, des contraintes et des compétences. La logique managériale vise à optimiser l’allocation des ressources existantes.
Elle se distingue de la logique entrepreneuriale qui consiste à créer de nouvelles ressources. On attend donc d’un manager qu’il gère les ressources à disposition de l’entreprise.
L’entrepreneuriat
La création d’entreprise
L’entrepreneur ne sera reconnu comme tel que lorsqu’il aura abouti dans son projet de création d’entreprise. Cette création peut prendre différentes formes :
- Création pure (dite création ex nihilo) : création d’une activité nouvelle qui n’a jamais été exercée au même endroit par une autre entreprise et que l’entrepreneur va développer dans une nouvelle organisation pour répondre à un besoin du marché ou pour susciter ce besoin.
- Création par reprise : Reprise de tout ou partie des moyens de production d’une autre entreprise ou rachat d’un fonds de commerce. Il s’agit alors d’un processus de construction d’une continuité, marqué par l’arrivée d’un nouvel entrepreneur qui va dynamiser l’activité existante.
La création d’entreprise reste dans tous les cas risqué puisque, au bout de cinq ans, seule la moitié des entreprises seront toujours en activité (six sur dix pour les créations par reprise) et que plus de 85 % des entreprises créées n’ont pas de salarié. Pourtant, les entreprises sont aujourd’hui au cœur de notre système productif. Toutes les politiques industrielles tendent à favoriser leur création compte tenu des emplois qu ‘elles font naître. Chaque année il se crée en France près de 550 000 entreprises.
L’entrepreneur
Acteur économique majeur
L’économiste autrichien Joseph SCHUMPETER (fiche auteur : Schumpeter) a montré que l’entrepreneur était au centre du développement économique car il est celui qui prend des risques pour innover en profitant de nouvelles opportunités sur le marché.
Selon Schumpeter, l’innovation prend différentes formes : la production de nouveaux produits (innovation produits), l’introduction de nouvelles méthodes de production (innovation process), l’introduction de nouvelles formes d’organisation du travail, l’accès à de nouvelles matières premières, l’accès à de nouveaux débouchés.
Les innovations, en déstabilisant le marché, engendrent une destruction créatrice qui, selon l’économiste, est à l’origine du dynamisme industriel et de la croissance à long terme. C’est pourquoi elles sont fortement encouragées par la puissance publique.
Son profil
Ses qualités :
- Dynamique
- Indépendant
- Persévérant
- À forte capacité de travail
- Intuitif
- sens de l’observation, de l’anticipation…
Ses compétences :
- Sait convaincre et communiquer
- À des compétences techniques, commerciales, financières
- Sait se projeter et porter un projet
Le projet entrepreneurial
L’entrepreneur est un porteur de projet. Le projet entrepreneurial est le fruit du processus de détection et d’exploitation des opportunités qui peuvent naître sur le marché.
Et donc de la capacité de l’entrepreneur à saisir une opportunité et à la transformer en création de valeur.
Mais comment répondre aux opportunités offertes par l’environnement ?
Voici les différentes phases du processus (ou de la démarche) entrepreneurial :
IDÉE DE DÉPART : recherche d’une idée ou d’une opportunité à exploiter – À l’origine du projet de création d’entreprise, se trouve tout d’abord l’idée innovante de l’entrepreneur, fondée sur son expérience (il connait le secteur sur lequel il souhaite développer son projet) ; sur son sens de l’observation (il a détecté les défauts des produits offerts par les entreprises existantes…).
ANALYSE DU PROJET : réaliser une ETUDE DE FAISABILITÉ pour vérifier la cohérence du projet : quelles sont les contraintes à lever ? Les points forts ? Les points faibles du projet ? Le tout en termes de ressources (humaines, financières, techniques, organisationnelles) à mobiliser.
Ce qui suppose d’étudier la faisabilité :
- Si le projet est en adéquation avec l’environnement légal, concurrentiel… (repérer les contraintes ou « facteurs de contingence »)
- financière : vérifier que l’activité envisagée va générer des bénéfices suffisants pour convaincre les partenaires de fournir les capitaux nécessaires.
- commerciale : faire l’étude de marché (l’entreprise aura-t-elle une part de marché suffisante et durable ?)
- Humaine : évaluer les compétences actuelles et trouver les compétences manquantes
- juridique : trouver le bon statut juridique qui accueillera l’entreprise : entreprise individuelle ? Ou société (et de quelle forme)?
RÉDACTION D’UN BUSINESS PLAN (dénommé aussi « plan de marchéage » ou « plan de développement ») : document qui récapitule les différents points important du projet.
FORMALITÉS DE CRÉATION : déclaration d’existence auprès des différentes administrations (Immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés ou à la Chambre des Métiers, administration fiscale, etc.
RQ : Lorsqu’il élabore son projet l’entrepreneur est conduit à se poser une série de questions concrètes (auxquelles il devra apporter des réponses) :
Comment répondre aux opportunités offertes par l’environnement ? Quels choix commerciaux exercer ? Comment évaluer et collecter les capitaux nécessaires ? Quelle structure juridique envisager ? Quelles options organisationnelles mettre en œuvre ?
A retenir :
La logique entrepreneuriale est fondée sur la recherche d’opportunités et la prise de risques par un entrepreneur.
Elle implique une capacité à anticiper, à se projeter, à innover. Elle suppose la mise en œuvre d’un projet entrepreneurial cohérent (business plan), optimisant les ressources et les compétences, et tenant compte des contraintes de l’environnement.
Auteur : Schumpeter (innovation, entrepreneur, destruction créatrice). Elle se distingue de la logique managériale.
Le manager
Souvent le manager n’est pas le créateur, il est celui à qui l’on confie la structure pour la développer. Il est souvent salarié. Ainsi, les grandes entreprises cotées sont caractérisées par une séparation entre les propriétaires de l’entreprise (actionnaires) et les dirigeants appelés manager.
Auteur DRUCKER (fiche auteur : Drucker) qualifié de « pape du management ».
Le rôle du manager
On lui a confié des ressources. Il doit créer le plus de valeur possible pour satisfaire les parties prenantes (les propriétaires de l’entreprise, mais aussi les salariés, les clients, fournisseurs …) dans une optique de continuité d’exploitation. Le manager optimise sous contrainte les ressources humaines, matérielles et financières d’une entreprise déjà créée.
En s’appuyant sur le système d’information de l’entreprise, le manager doit diriger et gérer celle-ci rationnellement c’est-à-dire qu’il :
- Décide et met en œuvre une stratégie (il fixe des objectifs et alloue les moyens pour les atteindre)
- Organise et coordonne les tâches (il structure les moyens)
- Mobilise les salariés autour de ces objectifs (il les motive, les forme)
- Pilote l’entreprise c’est-à-dire évalue la performance, contrôle et met en œuvre les actions correctrices si nécessaire pour maîtriser les risques.
Les compétences managériales
Pour faire face à ces responsabilités, le manager doit disposer de certaines compétences :
- Identifier les priorités sans se laisser déborder par les détails et sans perdre de vue les objectifs poursuivis, il doit savoir communiquer pour faire partager ces objectifs
- savoir conduire les actions : il doit maîtriser l’organisation, la délégation des responsabilités, la coordination des tâches, le contrôle des résultats au sein de son équipe
- savoir gérer une équipe : il doit savoir choisir, motiver, mobiliser, écouter, cadrer et responsabiliser ses collaborateurs.
- À été formé à la gestion, à la stratégie dans une école de management (parfois nommées « Ecoles de commerce ». C’est un expert en management.
La logique managériale est complémentaire à la logique entrepreneuriale
Pourquoi concilier les deux logiques ?
La logique managériale vise à optimiser l’allocation des ressources existantes alors que la logique entrepreneuriale consiste à créer de nouvelles ressources.
Toutefois, les deux logiques peuvent coexister dans une même entreprise.
La logique entrepreneuriale implique la prise de risques, la recherche d’opportunités, l’innovation et la créativité. Mais l’entrepreneure doit aussi développer des compétences de manager afin d’assurer le développement et ta pérennité de son entreprise.
De son côté, le manager doit diriger l’entreprise en entrepreneur pour pouvoir s’adapter aux évolutions de son environnement. En développant l’esprit entrepreneurial dans l’entreprise, le manager encourage la réactivité, la flexibilité et l’innovation pour accroître la performance.
Comment concilier les deux logiques ?
La combinaison de ces deux aspects passe par la mise en place de dispositifs destinés à encourager l’esprit entrepreneurial dans l’entreprise ; on parle d’« intrapreneuriat» ou de « management par projet ».
L’intrapreneuriat est donc l’ensemble des démarches de management qui visent à instaurer l’esprit d’entreprendre dans une entreprise existante. Un intrapreneur est un salarié qui transforme une idée en une activité rentable pour l’entreprise.
Celui-ci consiste en l’adoption de pratiques entrepreneuriales au sein d’entreprises établies, c’est-à-dire de pratiques qui permettent une plus grande créativité et plus d’innovation ainsi que la prise d’initiatives de la part des salariés.
Résumé :
L’entrepreneuriat renvoie à une dynamique d’action et à un engagement dans un projet collectif.
Entreprendre n’est pas une simple succession d’opérations juridiques et de gestion. Entreprendre consiste en premier lieu à repérer des opportunités de développement, puis nécessaires pour créer l’activité nouvelle correspondante ou dynamiser une activité existante. La logique entrepreneuriale implique donc une capacité à anticiper, à se projeter et à innover. Elle suppose également la mise en œuvre d’un projet entrepreneurial cohérent articulant contraintes, compétences et ressources.
La logique entrepreneuriale fondée sur la prise de risques et la recherche d’opportunités se distingue ainsi de la logique managériale qui consiste, pour le manager, à optimiser sous contraintes les ressources qui lui ont été confiés.
Ces deux logiques peuvent cependant coexister au sein d’une même entreprise.