Toute décision est précédée d’une évaluation des coûts, qui permettra aux managers faire des choix et prendre des décisions. L’option la moins coûteuse a souvent la préférence des décideurs, mais ce critère ne doit pas être le seul à être étudié lors de la comparaison des différentes solutions. 

On peut effectuer différents coûts : coût d’un produit ou d’un service à commercialiser, coûts internes (coût d’un équipement, coût administratif), coût d’un événement… 

Typologie des coûts

On peut classer les coûts selon différents critères : 

Le moment du calcul 

Les coûts prévisionnels sont calculés avant que les charges soient réellement engagées (budget). 

Les coûts réels permettent de connaître les charges effectivement supportées (a posteriori). La comparaison entre coûts « prévu » et « réel » fait apparaître un écart qu’il faut analyser.  

L’affectation du coût 

Certaines charges ne concernent qu’un produit ou une activité. On peut donc les affecter directement sans ambiguïté : ce sont les charges directes. 

Exemple : Le coût d’une matière M utilisée exclusivement pour fabriquer un produit P est qualifié de direct. 

En revanche, les coûts de l’éclairage ou du chauffage de l’atelier de production concernent la fabrication de tous les produits de l’entreprise sont qualifiés de charges indirectes. Si on veut inclure ces charges au coût d’un produit ou d’un service donné, on ne peut pas prendre la totalité. Il faut trouver un moyen de les répartir, si possible de façon proportionnelle aux différents produits fabriqués. Ces charges sont donc intégrées de façon indirecte dans le coût du produit ou du service. 

La nature du coût 

Certaines charges varient en fonction de l’activité du service ou de la production. On les qualifie de charges variables. Par exemple, la quantité d’encre et de feuilles consommées par une activité administrative va dépendre du nombre de courriers rédigés. Cela est également vrai pour le volume de matières premières utilisées pour fabriquer un produit. 

D’autres charges sont supportées sans lien direct avec le volume de l’activité : ce sont des charges fixes. Le loyer des bureaux, par exemple, est un coût fixe : il doit être versé même si l’entreprise est fermée au mois d’août pour les congés. 

Principe du calcul d’un coût de revient ou coût complet

Le calcul de coût appliqué à la fabrication

Le calcul du coût de revient repose sur un inventaire précis des charges supportées.

Coût d’achat des matières

Coût d’achat = prix d’achat des matières + autres charges d’achat + charges indirectes liées aux approvisionnement).

Le coût de production

Coût de production = coût d’achat des matières utilisées + coût de la main-d’œuvre directe + charges indirectes de production (centre de production). 

Le coûts hors production = coût de distribution + coût d’administration

  • Coûts de distribution = charges directes de distribution + charges indirectes de distribution (centre distribution). 
  • Coûts d’administration = charges indirectes d’administration (centre administration). 

Coût de revient

Coût de revient = coûts de production des produits vendus + coûts hors production. 

La neutralité de la TVA dans le calcul des coûts

La TVA affectant les achats de biens et de services n’est pas prise en compte dans le calcul des coûts. En effet, les entreprises soumises à la TVA collectent cette taxe sur les ventes réalisées pour la reverser à l’Administration fiscale. La TVA qu’elles payent sur leurs achats est soustraite de la TVA sur les ventes : elle est déductible. Par conséquent, on peut affirmer que la TVA est neutre pour l’entreprise. 

Il faut donc retenir les montants hors taxes (HT) pour le calcul des coûts. Lorsqu’un montant est donné TTC (toutes taxes comprises), il faut l’évaluer en montant HT : 

  • Montant HT = montant TTC / (1 + taux de TVA) 
  • Montant TTC = montant HT* (1 + taux de TVA en %) 

Dans certains cas, la TVA sur les achats de l’entreprise n’est pas déductible. Elle constitue alors un coût supplémentaire à intégrer dans les calculs. 

Le calcul de coût appliqué au domaine administratif

L’activité administrative d’un service ou d’une fonction est de fournir une prestation à un utilisateur. Exemple : Gestion des dossiers du personnel pour le compte du service des Ressources humaines. 

Dans le cadre d’une démarche de prise de décision, il est important de connaître le coût de revient de cette prestation, c’est-à-dire le chiffrage des travaux nécessaires à sa réalisation. 

La notion de coût dans un travail administratif se rapporte généralement : 

  • au temps passé par une personne, qui est évalué en coût salarial
  • aux coûts des matières utilisées : fournitures diverses, papier, local, matériel, éclairage… 

Les coûts salariaux, qui représentent souvent une proportion importante des coûts administratifs, se calculent ainsi : 

  • taux horaire brut du travail = salaire mensuel brut / durée mensuelle du travail (151,67 h pour une durée hebdomadaire de 35 heures)
  • coût du personnel pour la prestation administrative : 

–> temps passé x taux horaire = montant du salaire brut affecté à la prestation administrative  – –> cotisations patronales = montant du salaire brut x taux de cotisations patronales. 

Exemple : La gestion des dossiers du personnel prend en moyenne 15 heures par mois à l’assistante du service. Son salaire brut mensuel est de 1 650,00 € et elle travaille 35 h par semaine. Le taux des cotisations patronales dans cette entreprise est de 43 % du salaire brut. 

Coûts salariaux liés à la gestion des dossiers du personnel : 

— taux horaire de l’assistante : 1 650 / 151,67 = 10,88 € ; 

— cotisations patronales supportées par l’entreprise : 163,20 x 0,43 = 70,18 € ; 

— coût salarial lié à la gestion des dossiers : 163,20 + 70,18 = 233,38 €. 

On a ainsi évalué le coût du personnel à intégrer à la prestation administrative « Gestion des dossiers ». Seront ajoutés le coût des fournitures et celui des éléments matériels pour évaluer le coût de revient. 

Des chiffres à retenir pour les calculs de coût et la comptabilité :

  • Un an = 52 semaines= 360 jours 
  • Un mois = 30 jours 
  • Un mois de travail = 151,67 h (pour 35 h hebdomadaires) 

évaluer les coûts

La valorisation des stocks 

Cela consiste à chiffrer la valeur des marchandises en stock. Plusieurs méthodes de valorisation existent : 

La méthode du CMUP après chaque entrée

Le calcul se fait après chaque entrée. Entre deux entrées, les sorties sont évaluées au dernier CMUP. Le CMUP doit être évalué après chaque entrée de la façon suivante : 

CMUP = (Montant des entrées + Montant des stocks) / (Quantités des entrées + Quantité en stock) 

La méthode du CMUP en fin de période

Au fur et à mesure, durant la période (mois, trimestre, année…) :

  • enregistrer les entrées à la date de livraison, en quantité et en valeur (coût d’achat + frais),
  • enregistrer les sorties en quantités le jour de la vente. 

Calculer ensuite le CMUP fin de période comme suit :

CMUP= (Stock de début en valeur + somme des entrées en valeur) / (Stock de début en quantité + somme des entrées en quantité) 

Calculer maintenant la valeur du stock restant à la fin de période : 

quantité en stock en fin de période x CMUP fin de période

Calculer la valeur de chaque sortie de fin de période :

quantité de sortie en stock x CMUP fin de période

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